Détente ? [Libre]

Hrp : Comme on a le droit de commencer à RP, je me lance. Aller, qui veut répondre à notre chère Sidona en mode maniaque ? Mais non, ne fuyez pas !

Sidona n'avait pas pu dormir de la nuit. En début de soirée, elle n'avait tout simplement pas sommeil ; pas de quoi s'inquiéter. Elle s'était plongée dans la lecture d'un livre, et voilà. Mais le marchand de sable semblait l'avoir oubliée. Elle s'était alors forcée à éteindre la lumière, à fermer les yeux. Mais non, le sommeil ne venait pas. Alors elle s'était relevée. Et toute la nuit elle avait eu des idées soi-disant lumineuses, elle avait fait des projets, entamé des activités. Des écrits, des croquis, des plans, elle commençait tout un tas de choses sans les achever. Au petit matin, sa chambre était un vrai capharnaüm, des feuilles étaient étalées sur son petit bureau, d'autres étaient froissées en boule, jonchant le sol, d'autres encore débordaient de la poubelle. Faisant abstraction de son estomac qui criait famine, la jeune femme s'était mise en tête de tout ranger. Elle s'était activée encore et encore, triant, rangeant, nettoyant avec zèle. C'est alors qu'elle avait ressentit le besoin pressant de voir quelqu'un. N'importe qui, juste quelqu'un qui supportait un flot de paroles continu. Elle se sentait euphorique, sûre d'elle.
En un quart d'heure à peine, elle était coiffée, habillée, légèrement maquillée. Que ce soit pendant ses phases maniaque ou non, elle aimait être présentable. Elle avait enfilé un débardeur vert pomme et un pantalon blanc, évasé. La jeune fille dévala les escaliers comme si elle était poursuivie par je ne sais quel démon, et déboula dans la cafétéria. Elle prit un petit quelque chose à manger pour combler son ventre vide - elle avait raté le petit déjeuner - et alla s'installer à une table. Oh, elle ne resterait certainement pas assise bien longtemps, mais pour le moment ça irait. La cafétéria était... désespérément vide. Où étaient-ils tous ? Sidona fulminait, elle était seule. Ce qu'elle détestait le plus au monde. Bon, d'accord, il n'était pas très tard, mais tout de même. Alors qu'elle allait se lever pour aller faire un tour dans le jardin, quelqu'un pénétra enfin dans la pièce.

Dellia avait murmuré une définition que Sidona avait écouté avec sérieux. Elle aimait bien apprendre des choses, alors quand quelqu'un lui donnait une explication, elle tentait de la retenir. Elle savait ce que signifiait le nom de l'établissement, oui, mais elle ne savait pas, par exemple, que le mot prenait ses racines dans la langue grecque.
Quoiqu'il en soit, la jeune fille ne semblait pas comprendre pourquoi elle s'était retrouvée ici. A première vue, pas pour des problèmes physiques en tout cas. Elle n'avait pas non plus l'air autiste, schizoïde ou schizophrène. Peut-être une maladie mentale moins flagrante ? Elle n'était visiblement pas orpheline, sinon elle connaitrait la raison de sa présence à Psychosis.
<< j'ai trois ans à tuer avant de retourner finir ma prépa >>. Sa prépa ? Sidona comprit enfin, c'était une surdouée. Mais si elle étudiait déjà ailleurs, pourquoi était-elle entrée dans l'établissement ?

─ Oh, tu es une surdouée ? L'établissement en accueille également je crois, mais tu es la première que je rencontre. Ce que je ne comprend pas, c'est pourquoi tu es ici puisque tu as l'air de faire tes études ailleurs.
Quant à moi... Je n'ai jamais connu mon père, et ma mère m'a abandonnée suite à quelques problèmes... Je n'ai jamais rien fait de mal, pourtant un beau jour on a décrété que j'étais maniaque. Je ne comprend toujours pas clairement ce que cela signifie, je me sens normale. Tu me trouves étrange ?

Elle avait posé cette dernière question de manière très directe, voulant être rassurée. Elle n'était pas si bizarre que ça, si ? Où peut-être que si, et qu'elle ne s'en rendait pas compte. Dans ce cas elle frôlait la folie. En vérité, c'était seulement son comportement qui se modifiait un peu pendant ses phases, mais elle n'était pas ce qu'on pouvait qualifier de folle ou étrange ou même dangereuse.

Sidona était étonnée - voir choquée - que l'on puisse virer une surdouée d'un établissement seulement à cause son âge. Surtout que Dellia devait certainement être la plus douée de tous, et qu'elle a l'air passionnée par la musique. En effet, Sidona avait perçu une pointe d'amertume dans la voix de l'adolescente. Elle aussi avait été rejetée par ses parents... Elle comprenait ce que Dellia pouvait ressentir, ça faisait très mal de se sentir abandonnée par des personnes qui aurait dues être toujours là pour vous. Comment des parents pouvaient-ils abandonner leur progéniture ? Elle n'arrivait pas à comprendre cela, mais si elle s'était faite à l'idée d'être désormais seule au monde.

─ Je n'ai jamais réussi à comprendre comment des parents pouvaient délaisser leurs enfants... Mais parlons d'un sujet plus joyeux ! Je te suis déjà reconnaissante de ne pas me juger et surtout d'être venue me parler. J'ai un besoin permanent de compagnie, et tu m'as également l'air d'être une fille sympathique.
Alors, mes passions ? Malheureusement il n'y a rien qui me passionne réellement, même si j'apprécie la plupart des activités qu'on me propose. J'aime bien lire, mais on ne peut pas vraiment dire que c'est ma passion, je n'ai pas les yeux brillants d'excitation en en parlant...
Toi apparemment c'est la musique ? Tu joues de quels instruments ?

Sidona rendit son sourire à Dellia. Elle venait à peine de la rencontrer, mais il lui semblait qu'elle pourrait s'en faire une amie. Le courant passait bien, et elles étaient également proches de part leurs histoire respectives (bien que Sidona n'ait pas les capacités de Lisdellia).

Sidona souriait, elle était émue. Oui, car lorsque Dellia parlait de la musique, sa passion, elle avait les yeux brillants, son visage s'éclairait. Lorsqu'on l'entendait en parler, on avait immédiatement envie de se mettre à faire de la musique, afin de connaître ce même bonheur à jouer. Mais bien sûr, tout le monde n'est pas capable d'aimer à ce point la musique.

─ Tu joues de beaucoup d'instruments ! C'est impressionnant. J'aime beaucoup écouter de la musique, mais je ne suis pas très douée pour en jouer. Je n'ai pas vraiment l'oreille musicale. Pour ce qui est du chant... Je peux me débrouiller, mais sans plus. En tout cas, j'adore entendre quelqu'un jouer du piano ou du violon. Je trouve ces deux instruments magnifiques. Pas très originaux, c'est sûr, mais ils produisent des mélodies tellement belles ! Enfin, si la personne qui en joue est douée, bien entendu.

L'adolescente aimait réellement écouter de la musique. Que ce soit quelqu'un qui jouait d'un instrument, ou une simple chanson d'un groupe qu'elle écoutait sur son Ipod, la musique avait le don de la transporter. C'est vrai, c'est quelque chose de magique. Avec une chanson, une mélodie, on peut faire ressentir de la joie, de la tristesse, de la nostalgie, une envie de se défouler, ou alors de dormir. Et tant d'autres choses encore... Elle était toujours impressionnée par ce que la musique pouvait transmettre.

Sidona sursauta violemment suite à l'arrivée brutale d'un jeune homme. Elle faillit même fondre en larmes ; n'oublions pas qu'elle était dans une de ses périodes d'hypersensibilité. Elle réussit tout de même à calmer les battements de son cœur et à se retenir, ne voulant pas donner une mauvaise impression et à Dellia et à l'inconnu. Inconnu on ne peut plus bizarre d'ailleurs. Déjà à cause de son arrivée, mais aussi à cause de son physique. Il avait des yeux dépareillés, un d'un noir profond et un autre d'un bleu cristallin. Sidona avait déjà vu des personnes avec des yeux vairons, mais jamais de couleurs aussi étranges. La jeune fille décida de ne pas s'attarder sur son apparence, et le salua, déblatérant ses paroles toujours aussi rapidement

─ Bonjour ! Je m'appelle Sidona, et voilà Lisdellia. Tu viens d'arriver ? Je ne t'ai encore jamais croisé.

Elle attendit donc la réponse de l'inconnu, tout de même un peu mal à l'aise à cause de son regard. La jeune fille se tourna alors vers Dellia afin d'observer sa réaction. Peut-être qu'elle avait été moins surprise, en tant que surdouée elle devait être quelqu'un d'assez posé.

Sidona aurait été ravie d'écouter un morceau joué par Dellia, mais maintenant que Adam (ou Pierrot ?) était là, ça s'annonçait un peu plus compliqué. L'adolescente avait engagé la conversation normalement avec lui, mais le jeune homme ne semblait pas être normal. Pas du tout. Non seulement il parlait de lui à la troisième personne, mais en plus il parlait comme si ils étaient deux. Un dédoublement de la personnalité ? Il avait eu un mouvement de recul lorsqu'elle avait parlé, mais il semblait avoir encore plus peur de Lisdellia. D'ailleurs, la jeune fille avait elle aussi tenté de parler normalement, sans laisser paraitre son trouble.
Sidona resta silencieuse, laissant le jeune homme répondre. Elle aurait bien voulu chuchoter à Dellia qu'elle serait très heureuse de l'entendre jouer d'un instrument - elle n'avait pas eu le temps de lui répondre avant qu'Adam n'arrive - mais elle avait peur que ce dernier pense qu'elle parlait de lui et qu'il s'énerve. Par exemple. Parce qu'on ne savait jamais à quoi s'attendre avec ce genre de personnes. Oh, bien sûr, il pouvait s'avérer sympathique si on creusait un peu, mais pour l'instant il était plus effrayant qu'autre chose.

Sidona était visiblement intervenue trop tard, Adam/Pierrot n'avait pas daigné lui parler, se centrant uniquement sur Dellia. Elle ne s'en offusqua pas, non, elle resta seulement hébétée face à son comportement. Jusqu'à ce qu'il attrape Lisdellia et disparaisse avec elle. L'adolescente se précipita vers l'endroit où ils se tenaient une seconde auparavant, et découvrit une trappe. Une trappe dans la cafétéria ? Finalement, il n'y avait pas que les pensionnaires qui étaient étranges ici...

─ Dellia ?

Elle avait demandé ça sur le ton qu'emploient les enfants, lorsqu'ils sont dans leur lit la nuit et qu'ils entendent un bruit anormal. "Maman ?" Mais seul le silence répondit à la jeune fille... Non. Un cri.

-SILENCE PIERROT!!

Ce n'était pas Dellia qui avait hurler ceci, c'était l'autre, le fou. Adam. L'angoisse commençait à serrer la gorge de Sidona. Malheureusement, comme d'habitude durant ses phases maniaques, la moindre émotion qu'elle ressentait se traduisait par une réaction extrême.

─ DELLIA !

Et la voilà comme folle, tambourinant contre la trappe désespérément close, les pensées tourbillonnant dans sa tête. Dellia - seule avec Adam - schizophrène, fou ? - l'aider - ne pas l'abandonner - comment ? - la trappe - où mène-t-elle ? - ... Les choses commençait à s'éclaircir dans son esprit. Lisdellia était prisonnière de cette trappe, qui menait Dieu sait où, et avec pour seule compagnie un adolescent dérangé... Et elle, que pouvait-elle faire ?